Toutes les constructions métalliques ne sont pas de complexité égale que ce soit dans la fabrication ou à l’usage. A ce titre, l’EN 1090-2 catégorise les ouvrages en 4 classes d’exécution : EXC1, EXC2, EXC3 et EXC4 de la moins à la plus contraignante.
LES CLASSES D’EXECUTION : EXPLICATIONS
Les structures métalliques sont catégorisées en classe d’exécution qui vont de 1 à 4 respectivement de la moins à la plus complexe. La catégorie d’une structure dépend de plusieurs paramètres qui correspondent à l’étude, la fabrication et l’utilisation.
En fonction de la complexité de la structure métallique, le suivi, les contrôles et le process de fabrication sont plus ou moins différents en fonction des impositions normatives. Afin de simplifier, il n’est pas possible de demander autant d’exigences pour un silo métallique récoltant du grain avec aucune intervention humaine qu’un pont routier avec forte fréquentation.
EXC1 : La classe EXC1 correspond à des fabrications simples telles que des bâtiments de stockage ou des abris. Afin de réaliser une construction suivant EXC1, un système de qualité en soudage 3834-4 peut être un bon guide.
EXC2 : La classe d’exécution 2 suivant EN 1090-2 regroupe les constructions plus complexes comme les bâtiments et les passerelles. Lorsque rien n’est spécifié, cette classe d’exécution peut être appliquée par défaut.
Des qualifications de procédures deviennent requises ainsi qu’un dossier qualité. L’ISO 3834-3 est à appliquer dans ce type de construction. Une augmentation des contrôles des soudures ou des assemblages est à prévoir.
EXC3 : Dans le cadre de la NF EN 10902, lorsque les constructions intègrent une classe de conséquence de niveau 3 ou lorsque des sollicitations dynamiques interviennent sur une classe de conséquences de niveau 2, le projet se retrouve alors en EXC3.
A la différence de l’EXC2, la fabrication doit suivre l’ISO 3834-2. Une traçabilité totale est exigée, les contrôles CND deviennent plus importants et plus stricts.
EXC4 : En cas de situation extrême (classe de conséquence 3, sollicitations dynamiques, catégorie de production 2), le projet est alors en EXC4. Cela peut également être la classe d’exécution pour des constructions en EXC3 de base qui auraient des conséquences de ruine extrêmes selon la législation nationale.
Toutes les bases de l’EXC3 restent d’application et sont considérées comme minimales. Des contrôles supplémentaires peuvent être requis et imposés sur des zones plus critiques. Quelques soient les caractéristiques de la construction, une coordination en soudage complète est nécessaire.
LE CHOIX DE LA CLASSE D’EXECUTION
Ces classes d’exécution sont définies par 3 critères principaux : Classe de conséquences (1 à 3), catégorie d’utilisation (charges statiques ou dynamiques) et la catégorie de production (en fonction de l’assemblage et du matériau).
Les classes de conséquences aussi renommées CC sont de 3 niveaux :
- C1 : Conséquences faibles en vie humaine et négligeables en termes de conséquence économique, environnementale et sociale
- CC2 : Conséquences moyennes en vie humaine et considérables en termes de conséquence économique, environnementale et sociale
- CC3 : Conséquences importantes en vie humaine et importantes en termes de conséquence économique, environnementale et sociale
Les catégories d’utilisation au nombre de 2 dépendent du type de sollicitations de la structure :
- SC1 : charge quasi-statique, zone d’activité sismique faible (selon EN 1998-1) ou calcul par fatigue pour des ponts roulants (classe S0)
- SC2 : Charge dynamique selon EN 1993-1 ou zone d’activité sismique moyenne ou forte (selon EN 1998-1)
Les catégories de production classe les structures en fonction du matériau et du type d’assemblage :
- PC1 : Assemblages non soudés ou de nuance inférieure à S355
- PC2 : Assemblages soudés ou de nuances supérieure ou égale à S355, élément ayant subit un formage à chaud ou un traitement thermique ou treillis tubulaire avec gueule de loup
LES AUTRES ELEMENTS A PRENDRE EN COMPTE
Toute construction métallique reposant sur l’EN 1090 doit être réalisée suivant une coordination en soudage spécifique.
La coordination en soudage correspond à l’agencement des moyens de fabrication des activités liées au soudage incluant l’organisation de la production et de la qualité. La coordination est régie par la norme NF EN ISO 14731 : 2019
Dans l’EN 1090-2 : 2018, la coordination est divisée en 3 niveaux de compétences : B (basic), S (spécifique), C (complète). Ces niveaux sont détaillés dans la NF EN ISO 14731.
POUR CONCLURE
Bien qu’obligatoire dans la fabrication de structures métalliques et la délivrance du marquage CE, la norme EN 1090 reste pour autant non utilisée dans 100% des cas. En effet, même si les principes sont suivis, toutes les métallurgies ne possèdent pas (encore) cette certification. Une sensibilisation à l’importance au marquage CE envers les utilisateurs et les fabricants est encore à développer.
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